Phos-Chek : produit anti-incendie rose vif los angeles
À Los Angeles, et plus largement aux États-Unis, un produit rose éclatant, utilisé pour ralentir la propagation des incendies, est aujourd’hui au centre d’un débat houleux. Nommé Phos-Chek, ce retardant chimique, largement répandu depuis 1963, est accusé d’être nocif pour l’environnement et la santé humaine.
Un produit controversé malgré des décennies d’utilisation
Le Phos-Chek, fabriqué par l’entreprise Perimeter Solutions, a longtemps été considéré comme une arme clé contre les incendies de forêt dévastateurs qui ravagent régulièrement les États-Unis, notamment la Californie. Cependant, une récente étude de l’Université de Californie du Sud, publiée en 2024, a soulevé des questions troublantes sur ses effets à long terme.
Selon cette étude, l’ancienne formule du Phos-Chek, connue sous le nom de LC95, contenait jusqu’à quatre métaux lourds toxiques, dont le chrome et le cadmium. Ces substances, connues pour leur impact néfaste sur la santé humaine et les écosystèmes, auraient été dispersées dans l’environnement en quantités alarmantes. Entre 2009 et 2021, environ 380 tonnes de métaux lourds auraient été libérées sur le territoire américain, un tiers de ce total ayant été pulvérisé en Californie du Sud, une région particulièrement touchée par les incendies.
Jusqu’à récemment, l’accumulation de métaux toxiques dans les sols et les eaux après les incendies était attribuée aux cendres. Mais cette étude suggère que le Phos-Chek pourrait en être en grande partie responsable.
Une nouvelle formule, mais des doutes persistent
Depuis le 31 décembre 2024, la formule LC95 a été remplacée par une version révisée, nommée MVP-Fx, qui, selon Perimeter Solutions, est plus respectueuse de l’environnement. Le chercheur Daniel L. McCurry, qui a participé à l’étude initiale sur LC95, a déclaré à l’AFP que cette nouvelle formule est « probablement inoffensive pour l’environnement ». Cependant, il a également précisé que son impact sur la santé humaine reste à évaluer avec plus de précision.
De son côté, Perimeter Solutions a réfuté les conclusions de l’étude sur LC95, affirmant que les chercheurs auraient analysé une version obsolète de leur produit. Cette défense n’a toutefois pas suffi à apaiser les inquiétudes, d’autant plus qu’en 2022, des employés du Service des forêts des États-Unis avaient déjà intenté, sans succès, un procès contre l’utilisation de cette substance, qu’ils jugeaient inefficace et dangereuse.

Un dilemme environnemental et humain
Le débat autour du Phos-Chek met en lumière un dilemme complexe : comment protéger les communautés des incendies sans compromettre la santé humaine et l’environnement ? Avec les incendies de forêt de plus en plus fréquents et intenses en raison du changement climatique, la nécessité d’une solution efficace est plus urgente que jamais.
Pour l’instant, les autorités locales et les experts restent divisés sur la question. Tandis que certains défendent l’utilisation du Phos-Chek comme un mal nécessaire face à l’urgence des incendies, d’autres plaident pour le développement de méthodes alternatives plus sûres et durables.
Une affaire qui divise l’opinion publique
Le cas du Phos-Chek soulève des questions fondamentales sur la gestion des catastrophes environnementales dans un monde en mutation. Entre promesses de sécurité et risques à long terme, l’équilibre à trouver est délicat.
Alors que la controverse enfle, les yeux sont rivés sur les chercheurs et les autorités pour qu’ils trouvent des solutions qui répondent à la fois aux défis immédiats des incendies et aux enjeux écologiques globaux. Mais une chose est certaine : la teinte rose vive du Phos-Chek, autrefois perçue comme une promesse de protection, est désormais associée à un débat bien plus nuancé et préoccupant.
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