Kuna : dans les Abysses de la Réglementation Ukrainienne
Le premier jour de février 2025, la scène crypto ukrainienne a été secouée par une annonce qui a laissé les amateurs de Bitcoin et d’Ethereum dans un état de choc. Kuna, la plateforme d’échange de crypto-monnaies pionnière du pays, a abruptement fermé ses portes, victime d’une intervention inattendue des autorités. Les utilisateurs, apprenant la nouvelle via des messages Telegram plutôt que par voie officielle, ont dû se rendre à l’évidence : leur échange favori était désormais hors service.
L’étrange ballet bureaucratique a été orchestré par le Service d’État des communications spéciales et de la protection de l’information, qui a ordonné aux fournisseurs d’accès Internet de bloquer l’accès à Kuna suite à une décision du tribunal du district de Shevchenkivskyi à Kiev. Les raisons de cette décision restent floues, mais l’ombre d’une enquête pour fraude fiscale plane sur la plateforme, avec des pertes potentielles estimées à 50 millions de hryvnias, soit environ 1,3 million de dollars. Cela fait réfléchir : qui aurait cru que le monde des cryptos pourrait être si… réglementé ?
Michael Chobanian, le fondateur et PDG de Kuna, a exprimé son indignation dans une mise à jour sur Telegram, révélant qu’il avait été mis au courant de l’interdiction par les utilisateurs, et non par un quelconque courrier administratif. Un détail qui, à lui seul, mériterait un Oscar pour le meilleur scénario dramatique. Il a également rassuré les utilisateurs en précisant que l’infrastructure de Kuna était hébergée sur des serveurs cloud européens, laissant entendre que seuls les utilisateurs ukrainiens étaient touchés par cette décision.
Cependant, les nouvelles n’étaient pas meilleures. Le 30 janvier, Chobanian a annoncé que Kuna cesserait complètement ses opérations, offrant aux utilisateurs un délai de deux mois pour retirer leurs fonds. Dans une tentative de justifier cette situation abracadabrante, il a insinué que l’interdiction pourrait être liée à son refus de céder à des demandes de pots-de-vin, un épisode qui renforce l’idée que le monde des cryptos n’est pas si éloigné de la réalité politique.
Malgré ces revers, Chobanian garde la tête haute et envisage de nouveaux horizons. Il a récemment proposé un modèle de gouvernance qu’il appelle « symbiocratie », un terme qui pourrait faire sourire ceux qui se battent quotidiennement contre la bureaucratie. En parallèle, il n’a pas manqué de critiquer la Banque nationale d’Ukraine pour ses réglementations jugées trop strictes, qui, selon lui, ont eu un impact dévastateur sur le marché local des crypto-monnaies.
Alors que Kuna s’éteint, l’espoir demeure. Avec un intérêt croissant pour le Bitcoin, notamment du côté de l’administration Trump, le paysage mondial des cryptomonnaies continue d’évoluer. Dans un monde où les cryptos sont à la croisée des chemins entre innovation et réglementation, une chose est certaine : l’aventure de Kuna est loin d’être terminée, et son créateur pourrait bien se retrouver à la tête d’une nouvelle initiative. Restez attentifs, car dans l’univers des crypto-monnaies, chaque jour peut apporter son lot de surprises.