Jamie Dimon et la Crypto : Accord sur le Débanking 2025
Le monde de la finance nous réserve parfois des alliances inattendues. Jamie Dimon, PDG de JPMorgan Chase, et la communauté crypto se retrouvent à faire front commun contre le phénomène du « débanking », mais pour des raisons diamétralement opposées.
Ce sujet a fait une entrée fracassante dans le débat public lors du Forum économique mondial de Davos, où Donald Trump a interpellé Brian Moynihan, PDG de Bank of America, lui demandant pourquoi les banques américaines semblaient si frileuses à l’idée d’accueillir des clients conservateurs.
Débanking : Persécution politique ou réglementation excessive ?
Si Trump et d’autres figures politiques accusent les banques d’écarter leurs opposants idéologiques, Jamie Dimon, lui, voit les choses sous un autre angle. Selon le patron de JPMorgan, ce n’est pas une chasse aux sorcières, mais plutôt une conséquence directe des lourdes réglementations bancaires imposées par Washington.
« Nous n’avons radié personne en raison de relations politiques ou religieuses, point final », affirme Dimon. Il explique que les banques sont soumises à des lois strictes, comme le Bank Secrecy Act, qui leur imposent de surveiller de près les risques de fraude, de blanchiment d’argent ou de financement illicite. Le problème ? Si elles se trompent et conservent des clients à risque, elles risquent des amendes astronomiques.
Opération Choke Point 2.0 : Une théorie du complot qui résiste ?
La débankarisation a pris un tour plus politique avec l’accusation lancée par Marc Andreessen, le célèbre investisseur de la Silicon Valley, qui dénonce une « Opération Choke Point 2.0 » orchestrée par l’administration Biden. Selon lui, le gouvernement aurait incité les banques à fermer les comptes d’entreprises cryptos, de start-ups IA et de figures conservatrices.
Dimon, tout en partageant les critiques sur la complexité réglementaire, prend ses distances avec cette théorie. Il affirme avoir contacté Andreessen après l’avoir entendu sur le podcast de Joe Rogan pour clarifier certains points. « Nous nous plaignons de cela depuis des années. Nous devons régler le problème, mais ce n’était pas le cas pour toutes les choses dont Joe Rogan et Marc Andreessen ont parlé », tempère-t-il.
Trump passe à l’offensive : un décret exécutif pour les cryptos
Depuis son retour à la Maison-Blanche, Trump n’a pas perdu de temps. Jeudi dernier, il a signé un décret visant à garantir un « accès juste et ouvert aux services bancaires » pour les entreprises du secteur des actifs numériques. L’objectif est clair : identifier et modifier les lois jugées trop contraignantes pour les cryptos.
Dans le même temps, la commission de la Chambre des représentants sur la surveillance et la réforme du gouvernement, dirigée par James Comer, a décidé d’ouvrir une enquête sur la débankarisation abusive. Des courriers ont déjà été envoyés à Andreessen, au PDG de Coinbase et à d’autres figures du secteur crypto pour obtenir des témoignages et des documents.
Quand la débankarisation touche la famille Trump
Comme pour enfoncer le clou, la commission a inclus dans son dossier un extrait des mémoires de Melania Trump, racontant comment elle et son fils Barron ont vu leurs comptes bancaires fermés sans explication. « J’ai été choquée et consternée d’apprendre que ma banque de longue date a décidé de fermer mon compte et de refuser à mon fils la possibilité d’en ouvrir un nouveau. Cette décision semble être motivée par une discrimination politique », relate-t-elle.
Et maintenant ?
La question de la débankarisation ne va pas disparaître de sitôt. Avec un Trump offensif et un secteur crypto qui se sent persécuté, la pression va s’intensifier sur les banques et les régulateurs. Jamie Dimon, de son côté, continue de jongler entre respect des règles et plaidoyer pour une réglementation plus claire.
Ironie du sort, le banquier le plus craint des crypto-enthousiastes se retrouve à leurs côtés dans cette bataille. Mais que l’on ne s’y trompe pas : ils ne se battent pas pour les mêmes raisons. Reste à voir si ce front commun tiendra ou si chacun reprendra bientôt ses positions habituelles.