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L’IA et le recrutement de profils spécialisés : DAF ?

L’intelligence artificielle s’impose peu à peu dans le monde du recrutement, bouleversant les pratiques des candidats et des employeurs. Une récente étude de l’Observatoire IA & Emploi, menée avec le soutien de Google.org et en partenariat avec France Travail, lève le voile sur l’ampleur du phénomène. Un constat clair : l’IA est désormais un passage obligé pour les chercheurs d’emploi et les recruteurs.

Une adoption massive des outils d’IA par les candidats

L’étude, réalisée en octobre 2024 auprès de 5 300 demandeurs d’emploi, révèle une transformation rapide du marché du travail. 77 % des candidats déclarent avoir déjà utilisé des outils d’IA, témoignant ainsi d’une mutation profonde des stratégies de recherche d’emploi.

Les usages sont variés :

  • 63 % exploitent les recommandations automatiques de plateformes comme LinkedIn,
  • 35 % utilisent des logiciels de création de CV,
  • 31 % interagissent avec des chatbots,
  • 13 % testent des simulateurs d’entretien.

Et ce n’est pas réservé aux diplômés ! 76 % des candidats sans bac ont déjà recours à l’IA, un taux quasi équivalent aux Bac+5 (80 %). L’IA démocratise donc le processus de candidature et s’impose comme un levier clé dans le recrutement.

L’IA, une fracture générationnelle et sectorielle

Si l’IA est partout, son adoption varie selon les profils. 83 % des moins de 25 ans l’utilisent contre 69 % des plus de 50 ans, illustrant une fracture générationnelle nette. Les jeunes voient dans ces outils un gain d’efficacité, là où leurs aînés hésitent encore à franchir le cap.

Plus globalement, 50 % des demandeurs d’emploi estiment que la maîtrise de l’IA deviendra un atout majeur dans leur futur poste. Cette conviction atteint même 77 % chez les Bac+5 et 72 % chez les cadres et ingénieurs, signe que les employeurs attendent désormais des compétences IA chez leurs futurs collaborateurs.

Quels impacts pour les DAF ?

Les directeurs financiers, souvent impliqués dans la stratégie RH et l’optimisation des coûts de recrutement, doivent tirer plusieurs enseignements de cette étude. L’IA ne se contente pas de transformer la recherche d’emploi, elle impacte aussi directement la gestion des talents et les politiques RH.

Premier constat : l’IA permet des gains d’efficacité significatifs. En accélérant le processus de recrutement et en automatisant la présélection des candidats, elle réduit les coûts et le temps consacré au sourcing.

Autre point clé, former les collaborateurs aux outils d’IA devient indispensable. Ces formations ne visent pas seulement à renforcer la productivité, elles permettent aussi d’adapter les compétences des équipes aux nouvelles attentes du marché.

Enfin, bien utilisée, l’IA peut objectiver le recrutement, réduire les discriminations et améliorer l’évaluation des compétences. Les entreprises qui intègrent ces outils dans leur stratégie RH auront un avantage concurrentiel pour attirer les talents les plus recherchés.

Des inquiétudes qui persistent

Malgré ces avantages, l’IA suscite des réticences. 40 % des demandeurs d’emploi expriment des craintes quant à son utilisation dans le recrutement, et 55 % redoutent la perte des interactions humaines. 47 % s’inquiètent de la confidentialité des données, tandis que 30 % estiment que l’IA standardise trop les candidatures.

Face à ces défis, 25 % des chercheurs d’emploi souhaitent se former à l’IA pour mieux l’exploiter dans leur parcours professionnel. Pour les entreprises, il devient donc stratégique de proposer des formations internes, à la fois pour répondre aux attentes des talents et pour maintenir une longueur d’avance dans un marché en pleine mutation.

Un levier incontournable pour les DAF

L’IA dans le recrutement n’est plus un simple gadget, mais une réalité incontournable. Si les entreprises veulent attirer et retenir les meilleurs profils, elles doivent l’intégrer intelligemment dans leur gestion des talents.

Pour les directeurs financiers, le message est clair : l’adoption de l’IA permet d’optimiser les coûts, d’améliorer l’efficacité des recrutements et de préparer l’avenir en dotant les équipes des compétences requises. Reste à surmonter les dernières résistances et à garantir une utilisation éthique et inclusive de ces technologies.

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