Une voiture roule sur la route
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Les États-Unis : menace de 100 % sur les véhicules canadiens

Dans un climat commercial déjà bien agité, le président américain frappe fort. Après avoir appliqué des tarifs de 25 % sur l’acier et l’aluminium, une nouvelle menace plane sur l’industrie automobile : des droits de 100 % pourraient être imposés sur les véhicules fabriqués au Canada.

Une mesure qui, selon certains, frise l’extrême et risque de chambouler une chaîne d’approvisionnement intégrée depuis des décennies.

Espérons qu’il ne se passera pas la même chose en France !

Des propos qui font débat

Lors d’une interview diffusée lundi sur FOX News, Donald Trump a lancé une pique inattendue en affirmant que l’industrie automobile canadienne avait en quelque sorte été « volée » aux États-Unis. Selon lui, ce succès serait en partie dû à une négligence nationale – une image qui ne laisse guère de place à l’optimisme.

La rhétorique est forte : si aucun accord n’est trouvé, l’administration américaine n’hésitera pas à imposer des tarifs pouvant atteindre 50 % ou même 100 %. Un discours qui rappelle qu’en politique commerciale, chaque mot compte, même si, parfois, la verve s’exprime avec un certain sens de l’exagération.

Une chaîne d’approvisionnement bien huilée

Doug Ford, premier ministre de l’Ontario, a rapidement réagi en soulignant l’impossibilité de « mettre en pause » un système aussi complexe. Selon lui, les pièces automobiles traversent la frontière jusqu’à sept ou huit fois avant d’être assemblées, que ce soit dans le Michigan, en Ontario ou ailleurs.

Ce va-et-vient transfrontalier est le fruit d’une collaboration économique qui fonctionne depuis les années 1960 et profite à tous les acteurs concernés. Appuyer sur un bouton pour déconnecter ce réseau serait non seulement irréaliste, mais aussi dangereux pour une industrie déjà fragilisée par des tensions internationales.

La mise en garde des industriels

Les avertissements ne se sont pas fait attendre du côté des grandes firmes américaines. Jim Farley, PDG de Ford, a exprimé son inquiétude quant à l’impact de ces mesures sur l’industrie américaine. Pour lui, l’imposition de tarifs élevés sur les véhicules provenant du Canada – et potentiellement du Mexique – créerait un effet domino pouvant faire exploser les coûts pour les constructeurs et les consommateurs.

Il a d’ailleurs souligné que, sur le long terme, de telles barrières douanières pourraient laisser la porte ouverte aux concurrents sud-coréens, japonais et européens, qui ne seraient pas soumis aux mêmes restrictions tarifaires.

Intérieur d'une voiture au siège rouge
Les États-Unis : menace de 100 % sur les véhicules canadiens

Une stratégie de négociation ou un coup de semonce ?

La récente annonce d’un sursis de 30 jours concernant une première série de tarifs semble indiquer que ces mesures pourraient être davantage un levier de négociation qu’une volonté de changement radical. Pourtant, avec l’entrée en vigueur prochaine des droits sur l’acier et l’aluminium dès le 12 mars, la tension monte.

Reste à savoir si cette posture tarifaire n’est qu’une menace pour faire pencher la balance lors de négociations, ou si elle annonce une nouvelle ère de guerre commerciale aux conséquences potentiellement désastreuses pour les relations entre les deux pays.

Menace sur les véhicules canadiens : février 2025

Qu’on aime ou qu’on déteste le style de négociation à la Trump, il est clair qu’une décision d’imposer des tarifs de 100 % sur les véhicules fabriqués au Canada risquerait de chambouler une industrie dont les rouages sont finement réglés depuis des décennies.

Entre tensions commerciales, répliques acerbes et chaînes d’approvisionnement interconnectées, cette affaire illustre bien les enjeux d’une mondialisation où l’humour peut parfois être la meilleure façon de souligner l’absurdité d’un conflit où, au final, personne ne sort gagnant.

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