Président CPME : Appel prudence pour l’Économie Française
Jeudi dernier, lors de sa première conférence de presse en tant que président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), Amir Reza-Tofighi a lancé un avertissement clair : revenir sur la politique de l’offre dans le budget serait « suicidaire ». Dans un contexte économique déjà fragile, il a exprimé son inquiétude quant aux conséquences d’un budget qui pourrait, pour des raisons de compromis politique, imposer un fardeau supplémentaire aux entreprises.
Une Économie en Détresse
Élu à la tête de la CPME en remplacement de François Asselin, qui occupait le poste depuis dix ans, Reza-Tofighi a dressé un tableau préoccupant de l’économie française. Selon ses estimations, seulement 16 % des chefs d’entreprise envisagent d’investir pour accroître leurs capacités, une baisse significative par rapport aux 25 % enregistrés en 2024. Cette chute des investissements s’accompagne de prévisions alarmantes, avec un taux de chômage qui pourrait remonter à 8 %.
« Nous sommes à un moment difficile pour l’économie », a-t-il déclaré. Il a insisté sur la nécessité d’un budget « en urgence », soulignant que le projet de budget actuel semble « assez inflationniste sur les déficits », ce qui pourrait aggraver la situation des entreprises et de l’économie en général d’ici 2025.
Des Mesures à Réévaluer
Reza-Tofighi a également souligné qu’il existe un « impôt caché » dans le budget, avec l’inclusion des primes de partage de la valeur dans le calcul des allègements de charges. Cette situation pourrait représenter une pression supplémentaire sur les entreprises, déjà confrontées à un environnement économique difficile.
Malgré ces préoccupations, le nouveau président de la CPME a exprimé un certain optimisme, se disant « un peu rassuré » par les déclarations du ministre de l’Économie, qui a affirmé vouloir continuer de soutenir les entreprises. Toutefois, la mise en œuvre de ces promesses sera cruciale pour déterminer si les entreprises peuvent réellement compter sur un environnement favorable à leur croissance.
Un Dialogue Constructif avec les Partenaires Sociaux
Un des objectifs d’Amir Reza-Tofighi est de travailler avec les partenaires sociaux pour avancer sur des questions telles que l’usure au travail. Il a annoncé vouloir mener ces discussions « sans lignes rouges », tout en veillant à ce que les solutions proposées ne soient pas financièrement contraignantes pour les entreprises.
« Si nous parvenons à un accord, cela pourrait créer un consensus parmi les politiques », a-t-il ajouté, soulignant l’importance de la collaboration dans la recherche de solutions durables.
Un Coup de Frein sur l’Extension des Heures de Travail
Sur une autre note, Reza-Tofighi s’est exprimé contre l’idée de faire travailler les Français sept heures de plus par an pour financer la dépendance. Selon lui, ce sujet ne doit pas être abordé dans l’urgence, car une telle mesure aurait un impact financier significatif sur les entreprises. Ce point de vue montre sa volonté de défendre les intérêts des employeurs tout en prenant en compte les besoins des travailleurs.
Vers un Nouveau Chapitre pour la CPME
Amir Reza-Tofighi a également annoncé qu’il prendrait son temps pour constituer sa nouvelle équipe, prévoyant une période d’environ trois mois pour recruter les bons profils. Dans un contexte où le secrétaire général de la CPME, Jean-Eudes du Mesnil du Buisson, reste en poste, cette transition pourrait être l’occasion de renouveler les stratégies de l’organisation tout en capitalisant sur l’expérience existante.
Conclusion
Le nouveau président de la CPME, Amir Reza-Tofighi, se retrouve à la tête d’une organisation dans un contexte économique difficile. Son approche proactive et son appel à la prudence pourraient jouer un rôle déterminant dans l’avenir des petites et moyennes entreprises en France. Alors que les défis s’accumulent, il est crucial que les décideurs politiques et économiques collaborent pour créer un environnement propice à la croissance et à la prospérité des entreprises. La CPME, sous la direction de Reza-Tofighi, semble prête à défendre les intérêts des entrepreneurs tout en naviguant dans les eaux troubles d’une économie en mutation.