|

Croissance mondiale : un ralentissement généralisé

La Banque mondiale tire la sonnette d’alarme dans son dernier rapport. Les perspectives de croissance à long terme, tant pour les économies avancées que pour les pays en développement, sont au plus bas depuis une décennie. Alors que l’économie mondiale tente de se stabiliser, un faisceau de défis structurels et conjoncturels menace de freiner durablement son élan.

Les économies émergentes : la fin d’une ère de dynamisme ?

Depuis le début du siècle, les économies émergentes ont connu une période d’expansion exceptionnelle, leur part dans le PIB mondial passant de 25 % en 2000 à 45 % aujourd’hui. Cette croissance fulgurante, portée par des puissances comme la Chine, l’Inde et le Brésil, a contribué à transformer l’équilibre économique mondial.

Cependant, ce dynamisme semble s’essouffler. La Banque mondiale souligne que la croissance des économies émergentes, estimée à 4,1 % en 2025, reste bien en deçà des niveaux pré-Covid (5,9 % au début des années 2000). Plusieurs facteurs expliquent cette tendance :

Une dette publique élevée, qui limite les capacités d’investissement.

Un vieillissement démographique, pesant sur la productivité et les dépenses sociales.

Les coûts croissants liés au changement climatique, qui affectent les infrastructures et les ressources naturelles.

Les tensions commerciales mondiales, freinant les échanges et l’intégration économique.

De plus, la croissance du revenu par habitant, prévue à 3,1 % en 2025-2026, reste insuffisante pour réduire la pauvreté ou atteindre les objectifs de développement. Cette lente progression met en évidence l’urgence de réformes structurelles pour moderniser les infrastructures, stimuler les investissements privés et renforcer le commerce international.

La zone euro : entre stagnation et reprise modérée

La zone euro n’est pas épargnée par les vents contraires. Après une croissance modeste de 0,7 % en 2024, les prévisions pour 2025-2026 restent faibles, avec un taux de 1,1 %. Plusieurs obstacles freinent la reprise économique :

Une consommation fragile, liée à la faible confiance des ménages et à un taux d’épargne élevé.

Des investissements limités, en raison de l’incertitude économique et politique.

Une activité industrielle en difficulté, notamment en Allemagne, en récession pour la deuxième année consécutive.

L’impact des prix élevés de l’énergie a également réduit la compétitivité des exportations européennes, bien que cette pression ait légèrement diminué depuis fin 2023.

Les États-Unis en meilleure forme

En contraste, les États-Unis affichent une performance économique solide. Avec une croissance de 2,9 % en 2023 et 2,8 % en 2024, leur économie reste résiliente. Pour 2025, la Banque mondiale prévoit une hausse de 2,3 %, surpassant les prévisions précédentes. Cette dynamique s’explique par une politique monétaire mieux maîtrisée, une consommation plus robuste et un marché du travail relativement stable.

Quels remèdes pour une croissance durable ?

Face à ces perspectives moroses, la Banque mondiale appelle à des réformes profondes :

1. Moderniser les infrastructures pour soutenir la productivité à long terme.

2. Encourager les investissements privés, essentiels pour combler les lacunes de financement public.

3. Promouvoir le commerce international, indispensable pour relancer les économies émergentes.

4. Accélérer la transition écologique, en intégrant les enjeux climatiques dans les politiques économiques.

Un avenir à surveiller

Bien que l’économie mondiale semble se stabiliser avec une croissance globale attendue de 2,7 % en 2025-2026, ces chiffres masquent des disparités profondes entre les régions. La zone euro et les économies émergentes peinent à retrouver leur élan, tandis que les États-Unis affichent une relative robustesse.

L’heure est à la vigilance et à l’action. Si les réformes structurelles proposées par la Banque mondiale sont mises en œuvre, elles pourraient permettre une reprise plus inclusive et durable. Mais dans un contexte de crises multiples, la route vers la prospérité semble plus incertaine que jamais.

Lire aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *