BAB Bar à Beauté : Success Story Menacée Défis Inédits
Lancée en 2016 en Normandie, l’enseigne BAB Bar à Beauté s’est rapidement démarquée avec un concept novateur : proposer des soins esthétiques express pour les mains, les pieds et le regard, sans rendez-vous, dans des kiosques installés au cœur des centres commerciaux. Une idée qui a séduit de nombreux clients à ses débuts, mais qui se heurte aujourd’hui à des vents contraires. Entre difficultés structurelles, tensions sur le marché du travail et baisse de fréquentation des centres commerciaux, BAB Bar à Beauté envisage désormais un placement en redressement judiciaire.
Un Modèle Innovant Mis à Mal
Le concept de BAB Bar à Beauté reposait sur des kiosques compacts, d’une superficie de 12 à 24 m², implantés dans des lieux stratégiques : les centres commerciaux. À son apogée, l’enseigne comptait seize succursales et une dizaine de franchisés. Mais les récentes fermetures de cinq succursales, touchant une trentaine de salariés, témoignent d’un modèle fragilisé.
Les franchisés ne sont pas épargnés. Alors qu’ils étaient encore dix il y a peu, seuls quatre continuent l’aventure aujourd’hui. Une contraction qui reflète les défis croissants auxquels l’entreprise est confrontée.
Des Problèmes Structurels et Humains
Pour Allegra Gohe, fondatrice de BAB Bar à Beauté, les difficultés sont multiples. Parmi elles, un problème récurrent de tensions salariales dans un secteur en crise de recrutement. Elle dénonce notamment une hausse des arrêts maladie, qui déséquilibrent l’organisation.
« Nous avons des cas où des salariés, pourtant absents depuis des années, continuent d’exercer des prestations esthétiques dissimulées via les réseaux sociaux », explique la fondatrice, qui regrette l’absence de contrôle de la part des autorités compétentes comme l’Urssaf et la CPAM. Ces abus, bien que minoritaires, mettent en lumière une situation plus large : une génération d’employés qui, selon elle, refuse de travailler sur des horaires étendus, en soirée ou les week-ends.
La Fin des Aides d’État : Un Coup Dur
Dans un contexte économique tendu, la suppression de plusieurs aides d’État a aggravé la situation. Allegra Gohe pointe particulièrement l’impact de la fin des aides pour les contrats professionnels, ainsi que la diminution de l’efficacité des dispositifs comme l’action de formation préalable au recrutement (AFPR). Autrefois, ces outils permettaient à l’enseigne de former et de fidéliser ses esthéticiennes. Aujourd’hui, la fondatrice observe un turn-over accru et une difficulté croissante à stabiliser ses équipes.
La Baisse de Fréquentation des Centres Commerciaux
Un autre obstacle majeur auquel BAB Bar à Beauté doit faire face est la diminution du trafic dans les centres commerciaux. Alors que ces lieux représentaient autrefois une manne de clients potentiels, leur fréquentation a significativement baissé ces dernières années.
Pour une petite structure comme BAB Bar à Beauté, les conséquences sont lourdes. Les loyers élevés, combinés à des charges fixes importantes et des plages horaires étendues, pèsent lourdement sur les finances. « Nous avons besoin de trois employés par kiosque pour couvrir les horaires d’ouverture. Si une absence imprévue survient, c’est l’amende assurée, sans compter le risque de fermeture temporaire », explique Allegra Gohe.
Une Dernière Étape Avant le Redressement Judiciaire
Malgré un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros en 2024, l’enseigne se retrouve dans une situation critique. Allegra Gohe confie que la décision de demander un placement en redressement judiciaire est sérieusement envisagée. Cette démarche, bien que difficile, pourrait permettre à BAB Bar à Beauté de restructurer ses activités, d’alléger ses charges et, peut-être, de relancer son modèle innovant.
Vers une Réflexion sur l’Avenir
L’histoire de BAB Bar à Beauté reflète les défis profonds auxquels sont confrontées de nombreuses petites entreprises dans le secteur des services. Si son concept reste séduisant, il nécessite des ajustements pour répondre aux nouvelles réalités du marché : une meilleure flexibilité organisationnelle, une adaptation aux attentes des salariés, et une réflexion stratégique face à l’évolution des comportements des consommateurs.
La suite dépendra de la capacité de l’enseigne à trouver des solutions innovantes et à mobiliser ses forces autour d’un modèle repensé. En attendant, la décision sur un éventuel redressement judiciaire pourrait marquer un tournant décisif pour l’avenir de BAB Bar à Beauté.
