André Cermolacce, dit « Gros Dédé », abattu à Marseille ?
Il faisait partie de ces figures du grand banditisme marseillais dont le simple nom suffisait à inspirer le respect ou la crainte. André Cermolacce, surnommé « Gros Dédé », a été abattu en pleine rue, ce mardi vers midi, dans les quartiers nord de Marseille. Cet ancien braqueur, fiché au grand banditisme et impliqué dans de multiples affaires, a été tué à proximité de son entreprise de distribution de boissons alcoolisées. Un exécuteur éclair, une fuite rapide à trottinette : le scénario rappelle les grandes heures du grand banditisme.
Un caïd « rangé »… ou presque
Gros Dédé était l’incarnation du caïd marseillais « à l’ancienne ». Braquages de fourgons, machines à sous, proxétisme… Son CV criminel était bien rempli, mais il n’avait jamais trempé dans le trafic de stupéfiants. Depuis quelques années, il semblait s’être assagi, s’éloignant des radars de la police. Pourtant, dans ce milieu, on ne « range » jamais vraiment les armes…
Un passé bien chargé
En 2016, André Cermolacce comparaît devant la justice pour son rôle dans un vaste réseau de machines à sous clandestines. En 2000, il écope de six ans de prison pour corruption d’un policier. Son nom apparaît aussi dans l’affaire de l’assassinat du juge Michel : il aurait fourni la moto des tueurs, sans en connaître la destination fatale.
Issu de la bande d’Endoume, il évoluait dans les sphères de la French Connection, aux côtés de figures emblématiques du grand banditisme comme François Scapula. Malin, opportuniste, fort en gueule, il savait naviguer entre les conflits et tirer son épingle du jeu. Mais, comme le dit un vieil adage du milieu : « Le renard perd son poil, mais pas son vice. »
Un règlement de comptes signé grand banditisme ?
L’exécution de Gros Dédé a tout d’un règlement de comptes. Un professionnel, connaissant bien sa cible et ses habitudes, a su profiter du moment opportun pour frapper. Une affaire de vieille rancune ? Une dette impayée ? Un retour de bâton ? Les hypothèses sont nombreuses.
L’enquête a été confiée à la brigade criminelle de la division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS). Pour l’instant, le mystère plane. Mais une chose est sûre : dans l’ombre de Marseille, le passé finit toujours par rattraper ceux qui ont voulu y échapper.